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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mercredi 25 août 2010

Télévision


La première nuit gay sur Canal + (Juin 1995)








Juin 1995, pour la première fois, une chaîne de télé consacre neuf heures à l'homosexualité.

Pas de regards en coin ni de propos voilés... Canal + considère l'homosexualité sans détour, en lui consacrant, une première à la télé, neuf heures d'affilée: la Nuit gay, conçue comme une chaîne consacrée à la planète homosexuelle, égrènera, vendredi 23 juin, documents, flashs d'information, films, clips vidéo. «En crypté, précise Alain Burosse, le responsable des programmes, qui en a eu l'idée (avec Joëlle Matos et Jean-Baptiste R & K). Mais en toute clarté.» Osons, osons, comme on dit chez les voisins de palier...

En contant opportunément l'histoire de la représentation de l'homosexualité sur le petit écran, la première émission de la soirée, «Demain Monsieur» (clin d'oeil au vénérable «Aujourd'hui Madame»), retrace le chemin parcouru par la télé en trente ans. L'homosexualité y fut d'abord une délicate question médicale, une curiosité littéraire que l'on abordait à mots très couverts (et avec le carré blanc), un «problème social» (titre d'un «Dossiers de l'écran» ô combien désuet), puis un thème exploité par le comique de boulevard («Ça viendrait de ton oncle Alfred que ça ne m'étonnerait pas!» clame le bourgeois peu gentilhomme de «Au théâtre ce soir» en apprenant que son fils «en est»), avant de devenir aujourd'hui le péché mignon des confessions cathodiques.

Fidèle à l'esprit de «visibilité» du moment, l'initiative de Canal montre des gens pas vraiment comme les autres, mais qui veulent être traités comme tout le monde. «Sans faire de prosélytisme, précise Nicolas Plisson, directeur de la création à Canal, mais sans tabou non plus.» On ne sait par quel miracle cette drôle de nuit échappe à la complaisance et au voyeurisme. Mais le fait est qu'elle y réussit.

Notamment au programme: «Demain Monsieur» (la télé, 20 h 35), «Les Galons du silence» (téléfilm, 21 h 45), «Vu à la télé» (clips amateurs, 23 h 20), «Personne n'est parfait» (le cinéma, 23 h 30), «Lesborama» (l'image lesbienne, 1 h 17),
«Garçon d'honneur» (film, 2 h 15), «Danser = vivre» (la musique, 4 h 50).

Depuis 1995, Canal+ reproduit cette initiative chaque année.

article:Simonnet Dominique, publié le 15/06/1995 (actuellement sur le site de l'Express)


































Générique de fin










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