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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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vendredi 15 octobre 2010

Verlaine et Rimbaud







En septembre 1871, un ami artiste parle à Verlaine d'un jeune poète, Arthur Rimbaud. Verlaine est immédiatement intéressé par les débuts prometteurs qui lui sont rapportés. Rimbaud lui envoie ses poèmes et Verlaine propose à celui-ci de venir à Paris, chez lui.
Très vite ils affichent une amitié équivoque et Rimbaud est surnommé "Mademoiselle" par l'entourage des deux hommes.

Commence alors une vie infernale pour Mathilde, la femme de Verlaine: Verlaine boit, la bat, la menace de mort et entretient avec Rimbaud une relation destructrice. Un enfant naît, Georges, le 30 octobre 1871. Mais Mathilde quitte le domicile, après une scène particulièrement violente au cours de laquelle elle a tenté de protéger son fils des fureurs paternelles. Verlaine, lui, vit officiellement avec Rimbaud, bien qu'il ait promis à sa femme de rompre avec le jeune adolescent. Au milieu de la tourmente paraissent en mai 1872, les Ariettes oubliées.

Les deux hommes fuient la capitale et commencent un périple entre la Belgique et l'Angleterre. De leur côté, la famille Mauté entame une procédure de divorce.

A Londres, Verlaine donne des cours de français tandis que Rimbaud crie famine. Disputes au sujet de l'argent, de Mathilde, que Verlaine veut rejoindre, séparations jalonnent cette période qui prend fin à Bruxelles, en août 1873, lorsque Verlaine tire deux coups de révolver sur Rimbaud, qui n'est blessé que très superficiellement.

Verlaine est alors condamné à deux ans de prison, et le rapport médico-légal atteste, après examen, les penchants dits "pédérastiques" de Verlaine. A la prison de Mons, Verlaine commence les poèmes qui se trouveront dans Sagesse, Jadis et Naguère et Parallèlement.

En 1874 sont publièes les Romances sans paroles, Mathilde obtient la séparation qu'elle avait demandée, et Verlaine se convertit auprès de l'aumonier de la prison, lui qui ne s'était plus confessé depuis son enfance. Il lit Shakespeare, Virgile et les Pères de l'Eglise.

Libéré en janvier 1875, il revoit Rimbaud, lequel écrit à l'un de ses amis "On avait renié son Dieu, et fait saigner les 98 plaies de N.S." Mais en décembre Verlaine écrit pour la dernière fois au jeune poète, et refuse de le voir tant qu'il n'aura pas renoncé à sa vie déréglée.
bibliographie:Bibliolettres.com




Le coin de table, Henri Fantin-Latour, 1872 (Verlaine et Rimbaud à l'extrème gauche)








Monte sur moi comme une femme
Que je baiserais en gamin
Là. C'est cela. T'es à ta main ?
Tandis que mon vît t'entre, lame
Dans du beurre, du moins ainsi
Je puis te baiser sur la bouche,
Te faire une langue farouche
Et cochonne, et si douce, aussi !
Je vois tes yeux auxquels je plonge
Les miens jusqu'au fond de ton coeur
D'où mon désir revient vainqueur
Dans une luxure de songe.
Je caresse le dos nerveux,
Les flancs ardents et frais, la nuque,
La double mignonne perruque
Des aisselles, et les cheveux !
Ton cul à cheval sur mes cuisses
Les pénétre de son doux poids
Pendant que s'ébat mon lourdois
Aux fins que tu te réjouisses,
Et tu te réjouis, petit,
Car voici que ta belle gaule
Jalouse aussi d'avoir son rôle,
Vite, vite, gonfle, grandit,
Raidit... Ciel ! la goutte, la perle
Avant-courrière vient briller
Au méat rose : l'avaler,
Moi, je le dois, puisque déferle
Le mien de flux, or c'est mon lot
De faire tôt d'avoir aux lèvres
Ton gland chéri tout lourd de fièvres
Qu'il décharge en un royal flot.
Lait suprême, divin phosphore
Sentant bon la fleur d'amandier,
Où vient l'âpre soif mendier,
La soif de toi qui me dévore
Mais il va, riche et généreux,
Le don de ton adolescence,
Communiant de ton essence,
Tout mon être ivre d'être heureux.

Hombres, VII Paul Verlaine. 1891.





Caricature de Rimbaud par Verlaine





Manuscrit du Bateau Ivre de Rimbaud (Copie de la main de Verlaine. première page)




Rimbaud en Angleterre par Verlaine




Rimbaud par Verlaine en 1872




LE SONNET DU TROU DU CUL

par Arthur RIMBAUD et Paul VERLAINE

En forme de parodie d'un volume d'Albert Mérat, intitulé l'Idole,
où sont détaillées toutes les beautés d'une dame : Sonnet du
front, sonnet des yeux, sonnet des fesses, sonnet du.... dernier
sonnet.

===Paul Verlaine Fecit===

Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la pente douce
Des fesses blanches jusqu'au bord de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous l'auteur cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse,
Pour s'en aller où la pente les appelait.

* * *


===Arthur Rimbaud Invenit===

Ma bouche s'accouple souvent à sa ventouse
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots
C'est l'olive pâmée et la flûte câline
C'est le tube où descend la céleste praline
Chanaan féminin dans les moiteurs éclos.


L'integralité du Recueil HOMBRES de Paul Verlaine sur "in libro veritas"


Un site très complet sur la relation Rimbaud/Verlaine

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