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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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samedi 14 mai 2011

Léonard de Vinci (1452-1519) et l'anatomie







En 1489 Léonard De Vinci entreprend d’approfondir ses connaissances en anatomie. Il veut comprendre le fonctionnement du corps humain mais aussi son essence intime. Il s’interroge sur ce qu’il appelle les 5 catégories: mental, temporel, vital, sensuel et de " l’espèce des choses. Il veut creuser les secrets du corps humain, Léonard doit souvent effectuer ses dissections sur des animaux pour se représenter le corps humain.

Pendant certaines périodes de sa vie, essentiellement à partir de 1505, Léonard de Vinci semblait s’intéresser davantage au dessin anatomique qu’à la peinture. Ces croquis, de par leur caractère direct et leur perfectionnement, semblent être une forme alternative d’expression artistique.

Il se concentre de plus en plus sur les muscles et les mouvements, et les dessins qu’il réalise témoignent de manière saisissante de ses talents incomparables d’observateur et de dessinateur. La reproduction de détails anatomiques se limite cependant le plus souvent à le représentation superficielle du corps, de la musculature et de l’ossature.

Un regard sur les couches plus profondes de l’anatomie montre que l’exactitude laisse encore à désirer, sans doute en raison des énormes difficultés techniques rencontrées, mais aussi le risque pris lors de dissection.

Il dessine par exemple un foetus de quatre à cinq mois, mais est obligé de faire appel à ses connaissances de l’anatomie animale pour représenter l’utérus. il procède de manière similaire pour dessiner le coeur humain, s’inspirant, pour quelques détails, de l’aspect d’un coeur de boeuf.

Léonard a étudié le squelette et les tendons humains en même temps que la moëlle épinière d’une grenouille qu’il a disséquée. C’est dans la moëlle, écrit-il que doit se trouver le liquide séminal.

Il pense démontrer ainsi que l’âme "n’est pas toute répandue dans le corps"elle ne peut se trouver qu’au centre du cerveau car "le jugement semble être à l’endroit où tous les sens concourent"et où résident l’imagination, l’intellect et le "sens" commun.

La formation initiale de Léonard à l'anatomie du corps humain a commencé lors de son apprentissage avec Andrea del Verrocchio, son maître insistant sur le fait que tous ses élèves apprennent l'anatomie. Comme artiste, il est rapidement devenu maître de l'anatomie topographique, en s'inspirant de nombreuses études des muscles, des tendons et d'autres caractéristiques anatomiques visibles. Il pose les bases de l'anatomie scientifique, disséquant notamment des cadavres de criminels dans la plus stricte discrétion, pour éviter l’Inquisition. Les conditions de travail sont particulièrement pénibles à cause des problèmes d'hygiène et de conservation des corps.

Comme artiste connu, il a reçu l'autorisation de disséquer des cadavres humains à l'hôpital de Santa Maria Nuova à Florence et, plus tard, dans les hôpitaux de Milan et de Rome. De 1510 à 1511, il a collaboré dans ses recherches avec le médecin Marcantonio della Torre.

La croyance de Léonard à un lien étroit entre les organes internes reflète une conception très signifiante de la nature humaine. Les deux canaux du pénis correspondent à l’idée que le sperme ne suffit pas à procréer – une substance mentale est tout aussi nécessaire. Cette substance provenant du siège de l’âme serait porteuse de qualités intellectuelles élevées, alors que l’apport du sperme serait plutôt responsable d’instincts plus bas, mais aussi de qualités comme la bravoure au combat.

Léonard exprime d’autres idées similaires sur la fonction de certaines substances corporelles et l’effet qu’elles produisent ; par exemple, le liquide lacrymal qui proviendrait directement du cœur, considéré comme le siège des sentiments. D’après ces conceptions physiologiques, chaque organe a une signification émotionnelle.


"(…)Mais j’ai voulu aussi passionnément connaître et comprendre la nature humaine, savoir ce qu’il y avait à l’intérieur de nos corps. Pour cela, des nuits entières, j’ai disséqué des cadavres, bravant ainsi l’interdiction du pape. (…) Ce que j’ai cherché finalement, à travers tous mes travaux et particulièrement à travers mes peintures, ce que j’ai cherché toute ma vie, c’est a comprendre le mystère de la nature humaine(…)" Léonard de Vinci, Carnets.






Chronologie des études anatomiques de Léonard de Vinci





Etude de l'épaule et du cou





Os du pied, muscles et tendons du cou et de l'épaule, 1510-1511





Cerveau, nerfs crâniens, appareil urinaire





Etude de jambe, du larynx et de la trachée, 1510





Les muscles des bras, de l'épaule et du cou, après 1510











Etude de bras, 1510





Etude de squelette, 1510





Etude du squelette de la main





Etude du squelette du pied





Dissection principale des organes et du système artériel de la femme, v 1508





Le cœur, v. 1512-1513





Coeur et vaisseaux,1490-1510





Crane de profil, 1489





Etude du crane humain, 1489





Etude de crane et de dents, c. 1489





Dessins anatomiques des épaules d’un homme, v. 1509 - 1510 (Plume et encre)





Hémisection d'un coït entre un homme et une femme, vers 1492





Anatomie du cou, c. 1515





Etude de l'épaule







Etude anatomique du foetus dans l'uterus,(1510-1513, Plume, encre sur papier) Cette célèbre étude montre un foetus âgé de 4 mois. Outre l'image extrêmement plastique de la "position foetale", Leonard cherche à visualiser la constitution du placenta.

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