.
.
.
.
"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
.
.

samedi 3 septembre 2011

Rotimi Fani-Kayode (1955, Nigéria -1989, Angleterre)




Rotimi Fani-Kayode. Photographie de Robert Taylor





Oluwarotimi (Rotimi) Adebiyi Wahab Fani Kayode est devenu l'un des photographes noirs les plus importants de la fin du XXe siècle, en explorant les thèmes l'identité raciale et sexuelle.







Il est né à Lagos, au Nigeria en 1955. Sa famille est originaire d'Ifé, le centre spirituel yaruba. Fani-Kayodes était de la famille de l'Akire, l'oracle yoruba, gardien du sanctuaire d'Ife. Son père était un politicien de haut rang.







Bien qu'il soit né dans une famille privilègiée dans les milieux politiques et religieux, suite à un coup d’état militaire au Nigeria quand il avait onze ans, Fani Kayode a du fuir avec sa famille en Angleterre où ils ont demandé l'asile politique. Bien qu'il ait passé la plupart de sa vie en exil, l'iconographie de la culture yoruba marque lourdement ses photographies.







En 1976, Fani Kayode se rend aux États-Unis pour étudier les beaux-arts et l'économie. Il a reçu un BA de l'Université de Georgetown en 1980 et une maîtrise du Pratt Institute en 1983. A cette époque, il faisait déjà des photos d'hommes noirs en costume yoruba, tentant de concilier son héritage en exil avec son homosexualité. Il retourne en Angleterre peu de temps après son diplome de Pratt en 1983.







La race, la sexualité et la nationalité sont inextricablement liées dans ses photographies et ses écrits sur son travail. Dans un essai souvent cité, « Traces of Ecstacy » («Traces de l'extase»), il explique, "C’est de la photographie, par conséquent - Noir, Africain, photographe homosexuel - que je dois utiliser non seulement comme un instrument, mais comme une arme pour résister aux attaques contre mon intégrité et en vérité, mon existence selon mes propres termes. "







Ses photographies sont lyriques, sensuelles, sexuelles, et mythiques avec des autoportraits et des portraits d'autres hommes noirs et blancs. Ils reflètent une exploration permanente de l'identité culturelle, sexuelle et raciale et de la fierté.







En tant qu’homme noir exilé de sa patrie africaine en Angleterre, Fani Kayode aspirait à sa culture yoruba, qui, cependant, n’acceptait pas son homosexualité. Ce triangle de conflits définit son travail. Il n'a jamais exposé ses photographies en Afrique, craignant que leur contenu explicitement homoérotique aurait pu être dommageable pour sa famille.







Fani Kayode a été l’un des rares photographes africains dont le travail est purement artistique plutôt que documentaire ou commerciale. Sa vie et son art sont une dichotomie de la révélation et de la répression.







Il est devenu un membre fondateur de Autograph, une association de photographes noirs influents établie à Londres en 1987, et a été un membre actif dans l’organisation Black Audio Film.







Fani Kayode a compilé ses photographies dans une publication Black Male/White Male (1988) et son partenaire, le photographe et cinéaste britannique Alex Hirst (décédé en 1994), en a fourni le texte. Le livre comprend les images les plus simples de Fani Kayode, explorant la masculinité et la race, ainsi que des portraits tendres d’hommes aimant d’autres hommes, comme l'écrivain Essex Hemphill. Fani Kayode et Hirst ont également collaboré à une autre série photographique intitulée « Bodies of Experience. »







Comme beaucoup d'artistes séropositifs, Fani Kayode a abordé directement sa maladie. Notamment dans sa série photographique «Ecstatic Antibodies».




Every moment counts (de Ecstatic Antibodies)





Fani Kayode est mort du sida le 21 Décembre, 1989. Sa carrière, dont l’apogée se situe entre 1982-1989, n’a duré que sept brèves années.







Après sa mort, Hirst a signé des noms des deux artistes les œuvres précédemment attribué à Fani Kayode, d'où le débat persistant entourant la paternité des photographies Fani Kayode. Une publication posthume, Rotimi Fani-Kayode et Alex Hirst: Photographies (1996), a encore amplifié le débat.


















Cargo of Middle Passage, 1989





Dan Mask, 1989





Denis Carney and Essex Hemphill in Brixton























Waist beads, 1987























Sonponnoi, 1987


(source biographie: Carla Williams sur glbtq.com)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire